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Vivre sans image de soi fixe?

La plupart du temps nous croyons être quelqu'un. Nous pensons avoir le choix de nos actes et de notre destinée au moins en partie. Toutefois, à mieux y regarder il est rare que nous décidions de notre état psychique ou physique chaque matin. Tout au long de notre vie, nous sommes mus par des désirs, peurs, attachements...qui nous dépassent bien souvent et que nous ne reconnaissons même pas toujours à moins d'avoir pris le temps de creuser un peu en nous-même pour y découvrir nos moteurs existentiels et nos schémas internes.

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En vérité avons-nous vraiment la moindre liberté d'être autrement que ce que nous sommes dans chaque situation? A chaque fois que je refuse quelque chose en moi pour répondre à une attente interne (comme un idéal, par exemple) ou extérieure à moi ( le désir d'un autre ), je me nie et provoque de la souffrance. De la même façon, si je refuse le comportement ou l'attitude d'un autre que moi, je crée aussi de la souffrance.

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Vouloir maintenir une image de soi peut paraître sécurisant mais en vérité nous ne faisons bien souvent que cacher les parts de nous les plus inacceptables pour ne pas déranger nos propres idéaux et ceux des autres. En vérité nous avons des contraintes et des limites avec lesquelles la vie nous invite à créer notre chemin et d'instant en instant nous faisons au mieux avec elles ( limites internes liées au corps-psychisme et limites externes liées à l' environnement ).

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Pouvons-nous laisser mourir les expériences et renaitre encore et encore afin de laisser libre et disponible notre rapport à nous-même et au monde ou devons-nous perpétuellement nous rassurer avec une image de nous qui nous convient et qui convient aux autres? Si dans une situation je suis obligé de voler ma nourriture pour survivre dois-je me fabriquer une image de voleur pour autant? Suis-je responsable de l'étiquette de voleur que d'autres mettrons sur moi?

 

Force est de constater que c'est bien difficile de vivre sans image de soi fixe car nous voulons nous sécuriser et garder une impression de contrôle sur soi, les  autres et notre environnement. Nous cherchons à nous rassurer coute que coute. Mais à quel prix?

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 Il semble que le fait de ne pas pouvoir être véritablement définissable soit dur à vivre en tant qu'être humain. Lorsque toutefois nous commençons à nous familiariser avec le fait que nous ne sommes pas complètement connaissables, définissables ou compréhensibles de façon fixe, alors nous nous ouvrons à notre présence inaltérable, transparente, à notre grandeur intérieure, à la sagesse inhérente de notre vraie nature et nous pouvons plus facilement accueillir le mouvement de la vie qui nous amène à co-créer avec lui notre chemin individuel. Nous acceptons progressivement de faire confiance à cela et pouvons délaisser par étapes nos attitudes de contrôle au profit d'une écoute de soi et des autres dans chaque situation.

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Il est alors possible, au cœur des situations complexes du quotidien, de commencer à accepter chacun là ou il est avec sa vision limitée dans l'instant. Au niveau personnel, chacun peut se respecter à partir de ses limites et de ses ressources du moment sans avoir à porter le fardeau d'être " quelqu'un" de façon figée pour lui-même ou pour autrui, et ainsi laisser libre court à l'intelligence de la vie et à sa créativité.

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                                                                                                                                27/12/2022

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