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Ce qui n'est pas visible

Je me suis aperçue que lorsque je pense à l'existence de la nuit, ma journée a un autre gout. Il y a alors un rythme différent, une plus grande tranquillité. Il me semble qu'à force de focaliser sur une partie de notre expérience et d'en oublier l'autre, nous réduisons énormément notre potentiel de conscience. Nous ne prenons que la moitié de la pomme!

 

Puis-je marcher dans ma journée en sachant que déjà en elle point la nuit prochaine? Puis-je marcher ma vie en sachant qu'en elle sonne déjà la cloche de la mort, du passage vers un ailleurs? Me rendre compte profondément que tous les états sont passagers et vivent au cœur de la conscience que Je suis. La journée est action, propension à savoir, nommer à organiser, à fonctionner socialement... mais lorsque la nuit arrive, puis-je me donner à l'inutile? savourer l'abandon et le silence du non savoir? Et plus encore, dans ma journée, puis-je me souvenir que la nuit est là aussi, derrière mes préoccupations journalières.

Puis-je me souvenir que derrière mes obsessions et mon image se trouve la nuit, le silence de tous mes désirs?

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Comment ne pas alors tomber dans une grande tranquillité puisque tout ce qui se manifeste porte en lui son opposé, ou son complément? N'est-ce pas grâce à la nuit que le jour s'exprime aussi bien? N'est pas grâce à ce qui ne se voit pas que ce qui se voit prend tout son sens. Alors comme il est plus facile de célébrer ce qui se voit, ce qui se sait, ce qui se dit...la forme de toutes choses, prenons plus de temps aussi pour nous désenvouter de tout cela et nous laisser prendre par la nuit, l’absence de direction, l'inutilité...le refus de parvenir comme disait dans son ouvrage Corine Morel Darleux " plutôt couler en beauté"

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Peut-être alors que le mystère de vivre aura une chance de nous trouver en totalité!

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                                                                                21/12/2022

( et oui c'est l'équinoxe! cela a du inspirer mon texte)

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